Interview alumni : Pierre LANGNEL, gérant de la société LGL CLIM

Pierre LANGNEL, ancien apprenti du BTP CFA Auvergne-Rhône-Alpes, nous raconte les moments forts de son parcours. Découvrez les étapes de son parcours professionnel, ses anecdotes marquantes comme un voyage au Sénégal organisé par le CFA dans le cadre d’un projet humanitaire et ses conseils pour les futurs professionnels.
Pierre, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Pierre LANGNEL, j'ai suivi un CAP plomberie, puis un brevet professionnel en génie climatique au BTP CFA Drôme-Ardèche. J'ai effectué ces formations en alternance avec la même entreprise. Ensuite, j'ai poursuivi un parcours similaire chez un autre employeur, avant de devenir micro-entrepreneur et finalement de créer ma propre société.
Et aujourd'hui, en quoi consiste votre activité ?
Lors de mes expériences chez mes employeurs, j'ai réalisé des tâches variées. Chez mon premier employeur, je travaillais principalement dans des immeubles collectifs, sur des installations de plomberie et de chauffage : planchers chauffants, salles de bain, chaudières, et grandes chaufferies d'immeubles.
Dans mon deuxième emploi, où je suis resté environ huit ans, je me suis concentré sur des travaux chez des particuliers : des chaudières adaptées aux besoins individuels et de la climatisation réversible, que j'ai découverte à ce moment-là.
Aujourd'hui, mon activité principale est composée à 80 % de climatisation réversible. Le reste concerne les pompes à chaleur, chaudières, etc. Je travaille beaucoup avec des particuliers, mais je commence aussi à collaborer avec plusieurs mairies comme celle de Montélimar, de Rochemaure, de Vivier et de Châteauneuf-sur-Isère.
Quelles sont les grandes différences entre travailler pour une mairie et pour un particulier ?
Les attentes sont complètement différentes. Chez un particulier, on entre dans son intimité, même si ce n'est que pour quelques jours. Il y a un contact direct, une relation de confiance à établir. Avec une mairie, c'est plus impersonnel. On travaille souvent seul, on remet un compte-rendu et on finalise avec une réception des travaux.
Personnellement, j’apprécie particulièrement de travailler avec les particuliers pour l'échange humain, le contact direct et les retours sur la qualité de mon travail.
Avez-vous une journée type ou est-ce différent chaque jour ?
Les journées sont assez variées. Il y a des moments où je suis beaucoup au téléphone : clients, fournisseurs ou téléventes. Sinon, j'interviens directement chez les particuliers.
Pour mieux gérer cela, j'ai adopté des oreillettes sans fil, ce qui me permet de répondre aux appels tout en travaillant. Cela est particulièrement utile avec les fournisseurs qui cherchent à me fidéliser ou à me proposer du matériel. La gestion des appels peut être chronophage, mais c'est un aspect important de mon activité.
Travaillez-vous seul ou avec une équipe ?
J'ai créé une micro-entreprise l'année dernière tout en étant encore salarié. En fin d'année, j'ai dû passer en société (SAS) car j'avais dépassé les plafonds de chiffre d'affaires.
Depuis janvier 2024, je travaille en SAS et j'ai recruté un apprenti en septembre. À l’avenir, j’envisage de recruter un ancien collègue et potentiellement un autre alternant, selon l’évolution de l’activité.
Quelles sont les qualités essentielles pour exercer ce métier ?
L’honnêteté avant tout. Il faut proposer des prix justes et ne pas abuser de la confiance des clients. La transparence est essentielle pour construire une bonne relation. Ensuite, il est important d’être rigoureux : respecter les délais, être clair sur les devis et soigner son travail.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Le contact humain. J’apprécie les échanges avec mes clients et mes fournisseurs. J’entretiens une relation de confiance avec eux, ce qui me permet d’obtenir leur soutien en cas de besoin.
Quel est le plus grand défi rencontré dans votre carrière ?
C’est la gestion du planning. Avec l’augmentation du nombre de clients, j’ai dû passer à un agenda connecté, ce qui m’aide à ne rien oublier. C’est une adaptation qui m’a demandé un effort, mais c’était nécessaire pour mieux m’organiser.
Avez-vous des souvenirs ou anecdotes marquantes de vos études au BTP CFA Auvergne-Rhône-Alpes ?
L’un de mes souvenirs les plus forts a été le voyage au Sénégal organisé par le CFA de Livron. Nous étions dix apprentis sélectionnés, six plombiers et quatre maçons, pour participer à un projet humanitaire. Nous avons travaillé sur un château d’eau destiné à alimenter des bornes fontaines pour un village.
Avant notre intervention, l’eau était transportée avec des ânes et de grandes poches depuis un puits. Ce projet a été une expérience extrêmement enrichissante, qui m’a permis de relativiser sur de nombreux aspects de la vie.
Je tiens aussi à mentionner les professeurs d’atelier, qui étaient exceptionnels. Ils m’ont accompagné pour deux concours. Ils donnaient de leur temps libre pour m’aider à préparer la pièce que je devais présenter. Ils venaient même pendant leurs congés pour m’aider à réussir. Ces souvenirs sont parmi les plus marquants de mon parcours.
Avez-vous un conseil pour les jeunes ou les personnes en reconversion qui souhaitent travailler dans votre domaine ?
Le premier mot qui me vient est la persévérance. Quand j’ai commencé en apprentissage, je travaillais avec des anciens qui avaient une manière très rigoureuse, parfois dure, de transmettre leur savoir. Il fallait encaisser, persévérer et montrer qu’on était là pour apprendre.
Ensuite, je conseille de ne pas se limiter aux préjugés que beaucoup ont sur les métiers du bâtiment. C’est un secteur parfois perçu comme une voie pour ceux qui ne savent pas quoi faire, mais en réalité, il y a énormément de richesse et d’opportunités.
Enfin, il est essentiel d’être curieux et de chercher à apprendre de différentes entreprises. Chaque entreprise a ses méthodes, et en observant les bonnes pratiques, on peut vraiment progresser et se construire une expérience solide.