Interview alumni : Camille HUGEL, diplômée du Brevet Professionnel Charpentier bois

Découvrez l'interview de Camille HUGEL, une jeune femme passionnée par le métier de couvreuse-zingueuse. Camille nous emmène dans son quotidien, articulé autour de l’art délicat de la couverture et de la zinguerie, révélant les défis et les satisfactions de ce métier artisanal essentiel. Avec perspicacité, elle offre un aperçu de son parcours, de son apprentissage et de son affection pour son métier ancré dans la tradition et la précision.

Bonjour Camille, pouvez-vous nous présenter votre profession et vos missions au quotidien ?

Je suis couvreuse-zingueuse et mon métier consiste à la mise en place des liteaux qui soutiennent les tuiles. Aujourd’hui, je suis spécialisée dans la pose de divers types de tuiles : mécaniques, plates ou encore d'ardoises.

Mes missions sont réparties sous deux axes. D’une part, je m'occupe de couvertures en zinc. Dans mon entreprise, nous travaillons principalement à partir de deux techniques : la couverture à tasseaux en zinc et les joints de boulons. Ces derniers sont aussi utilisés pour le bardage des façades. Et d’autre part, je m'occupe de la zinguerie. Cela englobe l'étanchéité, la pose de gouttières, de tuyaux de descente, d'abergements de cheminées et d'autres éléments similaires.

Pourquoi avoir choisi cette voie ?

J'ai été en partie influencée par ma famille. Mon grand-père exerçait un métier dans une branche similaire, en tant que menuisier. Depuis toujours, j'ai été attirée par l'idée de créer, de réaliser des choses avec mes mains. Au départ, j'étais un peu hésitante, ne me sentant pas totalement à ma place. Mais, au fil du temps et des rencontres avec les bonnes personnes, j'ai découvert que ce métier me convenait parfaitement.

J'étais en quête d'un métier traditionnel, d'un savoir-faire qui s'est malheureusement raréfié avec les années. À l'heure actuelle, les machines ont pris une grande place, mais moi, j'étais vraiment à la recherche de ce savoir-faire artisanal authentique. En outre, je sentais que la nature de ce métier correspondait bien à mon caractère.

Selon vous, quelles sont les qualités essentielles pour exceller en tant que couvreur ?

Déjà, il est primordial de ne pas avoir le vertige !

Il faut avoir une véritable passion pour le travail des matériaux et pour le métier lui-même. Je pense qu’il est également crucial d’être appliqué dans son travail.

Mais à mon avis, il n'est pas nécessaire d'avoir une longue liste de qualités. Si l'on aime véritablement son métier et que l'on s'y intéresse, on peut tout accomplir.

Qu'est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier ?

Je ne pourrais pas dire que tout me plaît, ce serait exagéré. Ce que je préfère, c'est la zinguerie. Notamment, car elle implique des défis complexes en matière d'étanchéité, comme les raccords entre deux toits ou autour des cheminées.

Quels sont les principaux challenges que vous affrontez dans votre travail ?

Le plus ardu, c'est la manutention des tuiles. Laissez-moi vous expliquer : lorsqu'elles arrivent au dépôt, elles sont disposées sur de grandes palettes. Notre livreur nous les amène ensuite sur le chantier avec un camion équipé d'une grue. Si le chantier est facilement accessible, il peut utiliser la grue pour hisser les palettes sur le toit, et nous répartissons ensuite les paquets de tuiles. Dans d'autres cas, nous utilisons un monte-charge. Cette tâche est très physique, car un paquet de tuiles est lourd et nécessite une bonne maîtrise de l'équilibre lorsqu'on est en hauteur.

Quel a été votre parcours avant d'occuper votre poste actuel ?

J'ai commencé un CAP Couvreur Zingueur, mais je n'ai réalisé qu'une année sur les deux prévues. Même si je n'ai pas terminé ce CAP, l'expérience et les connaissances acquises pendant cette année m'ont semblé suffisantes. Suite à cela, j'ai été embauchée en tant que couvreuse-zingueuse qualifiée.

Auparavant, j'étais inscrite en CFA pour un Brevet Professionnel en charpente après avoir obtenu un Bac Pro Technicien Constructeur bois dans un lycée professionnel. Suite à ce diplôme, j'ai poursuivi avec un Brevet Professionnel Charpentier bois au CFA de Haute-Loire. J'ai opté pour l'alternance, car je préfère le juste équilibre entre l'école et le monde professionnel. C'était aussi l’opportunité de m'immerger dans la vie active, de gagner mon salaire tout en apprenant auprès de professionnels expérimentés.

Si vous aviez un conseil à donner à des jeunes souhaitant suivre une carrière semblable à la vôtre, que leur recommanderiez-vous ?

N'hésitez pas à vous lancer, en particulier par le biais de l'alternance. Cette voie offre l'opportunité exceptionnelle de combiner enseignement et pratique professionnelle, tout en côtoyant des personnes formidables prêtes à partager leur expertise du métier.

La couverture est un métier splendide ! Le fait de travailler en plein air, malgré la dépendance aux conditions météorologiques, est un véritable bonheur. Les matériaux utilisés, tels que la tuile, le zinc ou encore la charpente, sont nobles et apportent une grande satisfaction dans notre travail. Je vous conseillerais donc de vous jeter à l'eau. Une fois que vous aurez fait le premier pas, montrez votre passion et vos compétences. Gardez à l'esprit que nous sommes tous capables de réussir.